Voyage à l’ONU-New York

Thème de la session

« Le cancer du sein, facteur limitant l’autonomisation économique des femmes dans le monde du travail en mutation »

PROGRAMME DE LA SEMAINE

Vendredi 10 mars Départ pour New York
Samedi 11 mars Rencontre avec Mr Vibi à la Mission Ivoirienne, NY Création des badges pour l’entrée dans l’enceinte de L’ONU
Dimanche 12 mars Rencontre avec Mme Gogoua Réunion préparatoire de la présentation sur le cancer du sein
Lundi 13 mars Participation à l’ouverture des travaux liés à la condition de la femme à l’ONU Visite de l’enceinte de l’ONU
Rencontre et échanges avec d’autres organisations de lutte pour l’amélioration des conditions de la femme dans le monde
Mardi 14 mars Tempête de neige et fermeture de la ville de New York. Renvoi de la présentation sur le cancer du sein au jeudi 16 mars
Mercredi 15 mars Réunion de mise au point sur la présentation du jeudi 16 mars
Visite de la ville de New York
« Ground Zero » – Expérience exceptionnelle
Jeudi 16 mars Présentation sur le cancer du sein
Vendredi 17 mars Fin de la semaine de travail

En ouverture de la session, mot de bienvenue de Mme Mariatou Koné, Ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Protection de l’Enfant en Côte d’Ivoire.

Session co-animée par :

  • Dr Emilienne Kouassi, Représentante du Ministre de la Santé de Côte d’Ivoire, qui a exposé sur La situation du cancer du sein en Côte d’Ivoire et les mesures prises
  • Mme Rachel Gogoua du GOFEHF, dont le propos portait sur les Obstacles à l’évolution de la femme en milieu professionnel évolutif
  • Mme Michèle Vianès de France, qui s’est appesantie sur les Regards de Femme en termes de Sensibilisation et mobilisation des ressources pour le cancer du sein : l’Expérience de la France
  • Virginie Bopda Kontchou et Annick Jackson, respectivement PDG de Run For A Cure Africa au Cameroun et en Côte d’Ivoire, qui ont présenté Le cancer du sein en Afrique : L’expérience du Cameroun et les projets pour la Côte d’Ivoire

PARTICIPATION :

  • Environ 80 personnes, majoritairement des femmes, ont participé à la présentation portant sur le cancer du sein. Ces femmes, venues nombreuses de plusieurs pays africains, ont fait le déplacement de New York pour représenter leurs organisations respectives, la plupart à but non lucratif.
  • Une brève analyse de l’audience sera présentée en conclusion de ce rapport.

POINTS CLÉS DE LA DISCUSSION

La femme est le pilier majeur dans les familles africaines. Elle est l’élément central autour duquel s’articulent l’épanouissement et le développement de la famille.

N.B. Ceci s’applique d’autant plus dans les zones rurales. D’après un rapport de l’ONU daté de 2014, la moitié de la population africaine vit dans des zones rurales1. Qui plus est, les femmes représentent la moitié de la population en Afrique. Il va donc sans dire que le cancer du sein est plus qu’un ennemi mortel en Afrique.

  • La majorité des femmes diagnostiquées du cancer du sein au Cameroun et en Côte d’Ivoire en meurent.
  • La maladie est encore méconnue par la majorité de la population. Très souvent c’est un sujet tabou et quand les femmes ne peuvent plus l’ignorer, elles ont recours aux guérisseurs traditionnels.
  • Mme Virginie Bopda Kontchou a fait un exposé sur Run For A Cure Africa (RFCA) avec une emphase particulière sur le Cameroun où elle a lancé RFCA Cameroun en 2012. RFCA existe déjà au Nigeria, au Ghana et au Cameroun. Mme Kontchou a également établi un chapitre de RFCA à Houston, Texas depuis 2012.
  • Mme Annick Jackson a fait un exposé sur son projet d’établir un chapitre de RFCA en Côte d’Ivoire. Ce sera ainsi le 4e chapitre de RFCA en Afrique.
  • La situation du cancer du sein au Cameroun et en Côte d’Ivoire peut sans aucun doute se transposer à tous les pays de l’Afrique sub-saharienne.
  • Le cancer du sein progresse de manière préoccupante au Cameroun et en Côte d’Ivoire où environ 8 femmes sur 10 meurent de la maladie du fait d’un diagnostic tardif et d’un traitement inadapté.
  • La méconnaissance de la maladie et de ses symptômes, les délais de prise en charge, la pénurie de traitements, le manque de compétences locales et le silence des femmes, qui, souvent, redoutent d’être mises au ban de la société, expliquent également ce fort taux de mortalité.
  • Au Cameroun et en Côte d’Ivoire, le cancer du sein n’est pas souvent diagnostiqué avant qu’il ait atteint le stade 4, lorsqu’il est devenu incurable et que le guérisseur traditionnel a épuisé ses remèdes et les ressources financières de la malade et de sa famille.

Les obstacles majeurs et récurrents confrontés par RFCA Cameroun sont :

  • Le manque de ressources financières, notamment les dons pour supporter la mission et la vision de RFCA Cameroun ;
  • le manque de ressources financières de la malade et de sa famille ;
  • le manque de structures gouvernementales et/ou privées déjà établies pour prendre en charge les malades ;
  • le manque d’information, la désinformation et les mythes ;
  • Etc.
  • En dépit des défis rencontrés par RFCA Cameroun, l’organisation continue à sensibiliser les populations, à divulguer l’information, à solliciter les fonds, et plus important, à offrir du dépistage gratuit et dans certains cas du traitement à un nombre limité de femmes.
  • RFCA Côte d’Ivoire s’inspirera des chapitres africains déjà établis tout en s’adaptant aux besoins locaux. Une « structure mobile » sera mise sur pied pour répondre spécifiquement aux défis et besoins des zones rurales.
  • Mme Annick Jackson, supportée par Mmes Kontchou et Gogoua, continuera de travailler sur l’ébauche de RFCA Côte d’Ivoire.
  • Il est prévu que Mmes Gogoua, Kontchou et Jackson se rencontrent en Côte d’Ivoire dans les mois à venir. Elles envisagent de solliciter le support de certaines autorités ivoiriennes telles que le Ministère de la santé, de la femme ainsi que le Premier ministre.

CONCLUSION :

Il est essentiel que l’approche adoptée pour lutter contre le cancer du sein soit une approche holistique qui englobe des personnes de divers milieux tels que hospitaliers, organisations privées et gouvernementales, etc.
Le besoin se pose également d’avoir des données (statistiques) aussi bien sur les populations que sur la maladie car l’absence de chiffres au Cameroun comme en Côte d’Ivoire ne permet pas de bien cerner le problème.

La mortalité par cancer du sein peut être réduite de manière plus efficace grâce à un dépistage précoce et à des traitements ultérieurs appropriés. Plus encore, le cancer du sein avancé nécessite une utilisation plus étendue des ressources ; ainsi, les efforts visant à identifier les cas précocement peuvent également fournir l’avantage substantiel en termes de réduction des coûts.

Preuve en est qu’un regard sur le cancer du sein en France démontre que contrairement au Cameroun ou la Côte d’Ivoire, 8 femmes sur 10 diagnostiquées en France survivent de la maladie. Il est vrai que le niveau de développement économique et social de la France ne peut être comparé à celui du Cameroun ou de la Côte d’Ivoire, cependant, le diagnostic du cancer du sein en Afrique peut ne plus être une condamnation à mort si tous les éléments de succès sont réunis.

Pour terminer, cet évènement peut être qualifié de succès compte tenu du grand nombre de participantes venues de plusieurs pays africians2. Leurs questions à la fin des présentations et l’enthousiasme de certaines à établir un chapitre de RFCA dans leur pays témoignent de l’impact qu’ont eu ces présentations.

En conclusion, Mme Mariatou Koné, Ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Protection de l’Enfant en Côte d’Ivoire, tout en remerciant les participantes, a insisté sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce.

http://www.un.org/fr/development/desa/news/population/world-urbanization-prospects.html

Pays représentés par le panel et l’audience :

  • Cote d’Ivoire
  • Cameroun
  • France
  • Ethiopie
  • Congo
  • Mali
  • Canada
  • Guinée Conakry
  • Burkina-Faso